Plusieurs supports de presse marocaine se sont intéressées dans leur édition du weekend dernier, à la culture du kif dans la région du nord du Maroc. Selon les estimations, les communes de Chefchaoun et d’Al Houceima comptent jusqu’à 90.000 familles oeuvrant dans la culture du kif, dont 48.000 en état de fuite. Une situation qui exaspère de plus en plus les habitants de la région. Certains d’entre eux assument leurs statuts d’agriculteur de kif et commencent à briser le mur du silence.
Même son de cloche chez certains députés. Hakim Benchemass, originaire de la région et député du PAM l’a déclaré haut et fort “les habitants de la région du Rif vivent dans une prison sans mur. Il est temps que l’Etat enclenche une réconciliation”. Le parti a déjà déposé son projet défendant la légalisation de la culture du cannabis à des fins «médicales».
Le quotidien arabophone Annass nous apprend, quant à lui, dans sa livraison du weekend, plus d’informations sur le cycle de la culture du cannabis, qui s’étale sur les mois d’avril, mai, juin et juillet. Une culture qui ne rapporte pas gros aux agriculteurs de la région, selon Ilyass Arab, vice-président de l’association Amazighe Sanhaja Rif. Selon ses dires, les cultivateurs du kif gagnent entre10.000 et 40.000 DH annuellement, soit un revenu mensuel allant de 1000 jusqu’à 4000 Dh. Quant à leurs enfants, qui immigrent de plus en plus vers les grandes villes, ils gagnent environ 200 DH par semaine.
Des propos que les cultivateurs du cannabis de la région de Ketama défendent, depuis des mois, et affirment que le kif leur permet d’échapper à peine au chômage ambiant, contrairement aux idées reçues.