Au lieu de monter sur ses grands chevaux en annonçant fièrement et fermement vouloir fermer les lieux de prière des musulmans dans les écoles du Québec sur le ton typique des autocrates, monsieur Drainville aurait mieux fait de profiter du mois du Ramadan et de notre Pâques pour les inviter à prier pour lui.
Ils prient certainement déjà pour la paix et le respect des peuples et pays différents du notre par les temps qui courent. Mais prier aussi pour que monsieur Drainville apprenne un jour à respecter ceux qui ne sont pas comme lui, les laisser vivre à leur guise, aimer leurs frères, leurs sœurs et leur Dieu même s’ils ne sont pas ceux de monsieur Drainville dans le respect de leurs différences. Pour qu’il accepte ces nombreuses différences existantes à tous égards entre les individus de notre société. Pour qu’il se libère de la peur et du rejet des autres qu’il ne considère pas à sa hauteur. Prier pour que la haine n’envahisse pas son cœur en prenant toute la place réservée à l’amour et à la bonté. Prier pour qu’il n’encourage et n’enflamme pas les préjugés de certains membres de notre société contre certains groupes de nos concitoyens.
Monsieur Drainville fait fausse route en s’attaquant aux jeunes musulmans et musulmanes québécois qui ne demandent pas plus que de pouvoir se recueillir pendant ce mois du Ramadan sacré de leur religion, comme nous le faisions jadis pendant l’Angélus, les vêpres et les messes basses et grandes du dimanche. Et les cérémonies de baptême, et nos visites forcées au confessionnal du curé et des vicaires de la paroisse.
Monsieur Drainville ne devrait pas craindre les bénédictions dont les musulmans pourraient implorer leur Dieu de lui faire cadeau s’il acceptait, humblement, de leur demander de prier pour lui au lieu de les châtier et claquer la porte de leur lieu de prière dans leurs écoles.
Plusieurs d’entre nous avons abandonné les rites religieux catholiques en tout ou en partie mais nous l’avons fait librement sans la main forte des gouvernements qui devraient également laisser les musulmans gérer eux même l’intensité de leur pratique religieuse et leur permettre de prier ou non librement et sans contrainte dans nos écoles.