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Immigration des Maghrébins à Montréal : historique et développement

Immigration des Maghrébins à Montréal : historique et développement

L’arrivée des premiers immigrants maghrébins à Montréal remontait aux années 1950. Quarante ans plus tard, dans les années 1990, une grande vague d’immigration maghrébine commençait. Une communauté maghrébine commençait alors à s’installer à Montréal, formée essentiellement des immigrants d’origines marocaine, algérienne et tunisienne.

Développement d’une communauté maghrébine

Dans la foulée des mouvements de décolonisation des pays d’Afrique du Nord, à la fin des années 1950, des immigrants d’origine maghrébine arrivaient à Montréal. Avec la montée du nationalisme arabe et l’indépendance du Maroc en 1956, plusieurs familles juives séfarades quittaient le Maroc pour s’installer à Montréal. Bien qu’elle demeure modeste, l’immigration juive marocaine se poursuivait tout au long des années 1960 et 1970.

À partir des années 1960, le Québec et le Canada se concurrençaient pour montrer aux pays maghrébins qu’ils sont des meilleures terres d’accueil. En affirmant leurs influences économique, politique et culturelle.

L’Exposition universelle de 1967 a permis aux Maghrébins de mieux connaitre la Province du Québec. Les citoyens nord-africains qui ont eu l’opportunité de voyager à Montréal, par l’intermédiaire des délégations officielles ou comme touristes, ont été attirés par le charme de la ville. Dans les années qui ont suivi l’Expo, des étudiants, des entrepreneurs et des artistes s’établissaient à Montréal. Les chercheurs l’ont qualifié comme ‘’élections libres’’.

Dès les années 1960, le gouvernement du Québec a privilégié l’immigration francophone. Pour cette raison, l’immigration maghrébine constitue un meilleur choix vu que la majorité des immigrants maghrébins connaissaient la langue française.

Le recensement de l’année 2011 a montré que la langue française est utilisée par 96% des Maghrébins installés au Québec et qu’elle est la langue maternelle de 30,8 % d’entre eux. La langue qui est au cœur de l’intégration constitue un atout aux immigrants maghrébins pour faciliter leur intégration dans la société québécoise.

Les premières cohortes des Maghrébins musulmans élisent domicile dans la ville dans les années 1970. En 1981, la modeste communauté maghrébine du Québec, principalement installée à Montréal, comptait près de 5000 personnes. Les coopérations et les ententes dans le domaine de l’éducation ont permis à un grand nombre d’étudiants algériens de s’installer à Montréal et ailleurs au Québec au courant des années 1980. L’instabilité politique et sociale ainsi que la montée de l’islamisme expliquent aussi l’arrivée de près de 4000 Maghrébins à Montréal pendant cette décennie.

Grande vague d’immigration des années 1990 et 2000

À partir des années 1990, l’immigration maghrébine de majorité musulmane vers Montréal s’intensifie. Cette immigration est constituée des étudiants marocains et tunisiens, et des nouveaux Algériens arrivés dans des circonstances plus difficiles. À partir de l’année 1992, l’Algérie s’enlise dans une période de guerre civile sanglante. Des immigrants algériens demandeurs d’asile arrivaient alors en grand nombre à Montréal.

Dans les années 2000, une importante cohorte d’immigrants en provenance des pays du Maghreb s’installait à Montréal. En 2001, Montréal recensait 48795 Maghrébins (25 815 Marocains, 17 940 Algériens et 5 040 Tunisiens).

Bien qu’ils possèdent une forte scolarisation et une très bonne maitrise du français, une enquête de Statistiques Canada en 2006 révèle que plus de 20 % des immigrants maghrébins au Québec se trouvaient au chômage. La communauté maghrébine à Montréal continuait sa croissance : en 2011, on comptait 90 630 Maghrébins.

Montréal et ses banlieues, première destination

Depuis 2001, le Maghreb est devenu le troisième bassin de recrutement des immigrants au Québec. La forte majorité des immigrants maghrébins s’installait dans la région de Montréal. Selon le recensement de 2006, 71 945 parmi 80 330 immigrants d’origine maghrébine au Québec, habitaient dans la région métropolitaine qui comprenait l’île de Montréal et les banlieues avoisinantes. La ville de Montréal comptait quant à elle 51 490 personnes d’origine maghrébine.

La présence maghrébine est dispersée dans plusieurs quartiers montréalais

En 2011 : 56,2 % des Montréalais d’origine maghrébine habitaient les arrondissements suivants : Ahuntsic-Cartierville, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, Saint-Laurent, Saint-Léonard et Villeray–Saint-Michel–Parc Extension.

Les Marocains sont plus nombreux à vivre dans le quartier Côte-des-Neiges bien qu’on les trouve aussi à Saint-Laurent, Saint-Léonard et Montréal-Nord. Alors que les Algériens habitent en grand nombre dans le secteur Ahuntsic-Cartierville et dans le quartier Saint-Michel.

Les Berbères : Kabyles & Amazighs

Les Berbères se définissent comme les peuples autochtones du Maghreb. Nommé aussi Amazighs, ce grand groupe se divise en nombreux sous-groupes selon les territoires nationaux de naissance. Ces multiples ensembles qui proviennent de plus d’une douzaine de pays africains occupent un territoire si vaste qu’ils se côtoient peu. Leur langue, le berbère, est morcelée en différents idiomes.

Au Québec, en 2006, les Berbères représentaient 13 415 personnes et venaient principalement d’Algérie (les Kabyles), et du Maroc (les Amazighs). En 2011, dans l’agglomération de Montréal, les personnes identifiant les langues berbères comme leur langue maternelle représentaient 4160 personnes. De nombreuses associations kabyles et amazighes existent à Montréal.

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